[Test/Musique] Écouteurs intra-auriculaires Bluetooth Sudio Vasa Blå

Finalement, on parle très rarement musique dans ce blog qui pourtant a le mot rock’n’roll dans sa baseline. Mais comme nous sommes deux mélomanes (et même musiciens), le lien entre le thème sportif de ce blog et la musique se fait via nos écouteurs.

Je cours de moins en moins en musique. Sur certains footings ou sorties longues à la rigueur. Plus du tout en course. En plus, c’est interdit non ?. Depuis quelques jours, je découvre, à travers le test du service Audible (voir mon article), que courir avec un livre audio ou un podcast dans les oreilles est une expérience d’une « zenitude » absolue. Mais c’est un autre sujet. A force d’écrire des longs tests exigeants sur les écouteurs, nous sommes sollicités par des marques. Cette fois il s’agit d’une jeune marque suédoise, encore inconnue, qui nous propose de tester la version Bluetooth de leurs intra-auriculaires au design des plus élégants.

Sommaire :

La marque

Contrairement aux précédents tests, Sudio ne propose pas une version ouvertement « sport ». Sur le coup, j’ai hésité. Je ne suis pas particulièrement fans des intra-auriculaires. Qui plus est dans le sport ou j’aime bien entendre mon environnement urbain. Mais j’ai été agréablement surpris, quand j’ai testé les JBL Reflect Mini BT, de voir que j’arrivais à m’y faire. J’ai donc accepté de tester surtout pour la promesse d’un « haut de gamme », créé par un designer fan de musique classique. Malheureusement, mais ça n’est qu’un détail, il est aussi fan de l’artiste qui, pour moi, a aseptisé le son et la musique des années 80, Phil Collins. Oui, la marque Sudio tient sinon nom du titre « Sussudio ». Allez, on lui pardonne.

La marque Sudio ne positionne pas son image dans le streetware

La marque Sudio ne positionne pas vraiment son image dans le streetware. Je vous conseille leur compte Instagram

Contexte

Comme d’habitude, je me permets de rappeler mes exigences en matière d’écouteurs. Ma référence est mon habituel Monster iSport Intensity (voir mon article) qui n’est qu’un semi-intra-auriculaire, donc qui ne coupe pas totalement l’écoute des sons extérieurs, recommandé quand on court en milieu urbain. Je l’utilise depuis plus de 2 ans.

Pour résumer mes exigences personnelles :

  • Un son qui ne soit pas artificiellement boosté dans les graves et aigus (effet « loudness ») au détriment d’une richesse dans les medium, là où se trouve les timbres musicaux et vocaux.
  • En corollaire, on doit pouvoir distinguer toute la finesse des instruments à bas volume.
  • Le système de fixation des oreillettes doit prendre en compte le fait que je suis sujet à des irritations au niveau des oreilles avec la sudation.
  • La télécommande (play, avance, recul, volume, prise d’appel) doit être pratique quand on court. Bien sur cela suppose l’utilisation d’un lecteur compatible (smartphone, iPhone/IPod). Et cela exclut le couple iPod shuffle-écouteurs Bluetooth, attelage qui nécessite un connecteur additionnel qui empêche la transmission des commandes.

Les éléments sur lesquels je fais la part des choses :

  • Certains écouteurs sont idéaux pour certains styles et horribles pour d’autres. Ca tombe bien, j’ai une culture musicale qui me permet de ratisser large.
  • Je ne suis pas vraiment un « jeune ». Et ma pratique du rock à fort volume, comme guitariste ou bassiste, m’a laissé quelques acouphènes qui se traduisent par une hyper sensibilité aux aigus.

Un look de bijou, une fabrication qui respire la qualité

Inutile de dire que, pour moi, qui dit écoute haut de gamme, embarquant en plus la technologie Bluetooth, dit prix exorbitant. Et là, surprise, ce n’est absolument pas le cas des Sudio Vasa Blå, positionné à 90€ sur le site de la marque (et même moins si vous profitez de mon code promo). C’est à dire un prix habituel, voire plus bas , que d’autres offres Bluetooth moyenne gamme.

A l’ouverture de la boite, aucune déception n’est possible sur le côté design : le modèle mélange or rose et noir. Il est livré avec une pochette cuir et une pince pour fixer sur les vêtements. Le tout est assorti. C’est vraiment classe. Le côté bijou n’échappe pas.

Le cable n’est pas un petit fil que je pourrais casser, comme souvent, mais une belle nappe plate qui respire la solidité et joue en plus un rôle pour empêcher les habituels noeuds. La batterie avec la prise micro-USB de chargement est d’un côté. Elle est assez lourde. Mais je ne me rappelle jamais quand je l’ai rechargée. Ça a une influence plutôt positive sur l’autonomie.

De l’autre côté du câble, on a la traditionnelle télécommande/micro. La fonction micro, testée sur iPhone et Android, n’a rien de particulier. On peut donc décrocher/raccrocher un appel et parler. La télécommande a les fonctions classiques : marche/arrêt/appairage sur le bouton central et volume haut/bas. Là ou j’ai eu un peu plus de mal, parce que je n’avais pas lu la petit notice fournie, c’est pour avancer/reculer d’une piste. Il faut un appui long sur les boutons de volume. Pas super intuitif et évident. D’habitude on a plutôt double/triple clic sur le bouton central. Mais c’est comme tout, on s’y fait.

L’appairage Bluetooth n’a posé aucun problème, ni avec un iPhone, un Android et même la montre Tomtom Runner 2 music. Je n’ai d’ailleurs pas non plus à déplorer de décrochage intempestif du flux audio.

Le confort

5 tailles d’embouts sont fournies. Malgré mes oreilles gabarit Spock, ce n’est pas la plus grande qui tient le mieux en mouvement. Il faut prendre le coup de main pour fixer l’embout souple sur l’écouteur. Je conseille de retourner le caoutchouc de l’embout sur votre doigt, cela facilité l’enfilage. Bon, vous n’êtes pas sensés le changer tous les jours non plus. Mais nous étions deux à tester.

Le fait que les embouts soient dans les standards de ce genre d’écouteurs, sans fixation particulière pour le sport, nous gène . Quand je remue un peu, le poids de la batterie fait un peu trop balancer le tout et cela résonne trop dans la cavité auriculaire, créant un effet « wah-wah » sur le son. Anne-Claire a la même conclusion que moi. Déjà pour être honnête, ni elle ni moi n’avons jamais aimé courir avec de vrais intra-auriculaires sans fixation spéciale. Même ses fidèles Seinheiser, qu’elle rachète chaque fois qu’elle les casse, elle ne les utilise jamais pour courir. Du coup, j’ai quand même, par acquis de conscience, regardé autour de moi quand je cours à la Cité Universitaire internationale de Paris ou autre. Beaucoup de gens courent avec de simples écouteurs. Donc avant d’en déduire quoi que ce soit, disons que je ne suis pas fait pour ça. Ceci dit, le poids de la batterie, et dans une moindre mesure de la télécommande, reste un facteur aggravant. Je n’ai pas trouvé de solution pour les empêcher de balloter.  J’ai utilisé la pince dorée fournie mais ça n’a pas suffi. Peut-être faudrait-il la coincer dans un bandeau style Buff. Du coup, je me dis que ce problème pourrait être réglé avec la version non Bluetooth (70€ sur le site). Personnellement, j’ai abandonné l’idée de courir avec les Vasa Blå.

Et c’est un vrai grand regret. Parce que dés que j’aborde la qualité sonore, là je comprends que le ramage va largement dépasser le plumage, déjà dans le haut du panier. D’habitude, j’évite de comparer les écouteurs à de vrais casques audiophiles. Là, on commence à se dire que cette précaution pourrait être inutile. J’ai pris une claque.

Différents coloris sont proposés.

Différents coloris sont proposés.

La Musique

Je vais être clair. Jusqu’à présent, mes tests sont toujours arrivés à la conclusion que les constructeurs de ce type de produits ont dans la tête des musiques urbaines à fort taux de basses et de BPM, via des kicks (grosse caisse pour les vieux) énormes. Ca doit « pulser », surtout dans les produits pour sportifs. Il n’y a qu’à écouter la musique que l’on entend dans les salles de sport pour comprendre qu’on est plus du côté de Daft Punk que de Debussy. Même sans ça, les années 80, les ghetto blasters des premiers fans de rap, les radios FM, les sonos des clubs ont tous pratiqué ce que les professionnels appellent la « loudness war ». On sur-gonfle basse et aigu et on sur-utilise un effet appelé « compresseur », qui enlève des différences de niveau (la dynamique) et donc souvent la subtilité et les nuances.  Les perdants sont, outre vos oreilles, les fréquences mediums, là ou se trouve les timbres. Au grand dam des gens comme moi qui aiment entendre la finesse d’un grain ou le corps d’une belle voix chaleureuse. On bouffe des basses énormes et on aime ça.

Si vous avez déjà lu mes tests, vous verrez que, tout fan de rock (et un peu d’electro ou de hip hop old school) que je puisse être, j’aime écouter de la musique acoustique, du classique ou du jazz. Alors c’est parti pour l’analyse de mes sensations sur ma playlist habituelle.

Le son naturel

Si je devais résumer la sensation procurée par les Vasa Blå, je dirais que le son d’origine de l’enregistrement semble être respecté. Pas trafiqué. Eux disent « naturel ». Oui. Je préfère dire que le travail des ingénieurs de mixage et de mastering sera restitué, sans être « amélioré » artificiellement comme il l’est sur beaucoup de système, y compris des hauts de gamme pour audiophiles riches. Je ne suis pas au niveau de la restitution plate sur toute la gamme de fréquence, comme j’ai l’habitude avec mes enceintes de home-studio pour mixer, mais il y a un peu de ça. Autant que faire se peut avec un intra-auriculaires. Bien sur, il manquera toujours le vrai effet spatial stéréo comme avec tout casque.

Je m’explique : l’effet stéréo est basé sur le mélange de ce qui passe dans l’enceinte gauche et la droite donnant une impression que le son provient de différentes positions. Au casque, on a tout à 180 degrés, soit à gauche ou à droite. Pas d’intermédiaire entre les deux possible sauf artifice électronique. Essayez d’écouter les premiers enregistrements stéréo des Beatles au casque, c’est insupportable parce qu’ils ont fait n’importe quoi, alors que ça passe bien en coute externe.

Mais sinon un son naturel, mon bon Monsieur, ça veut dire quoi ? Qu’on ne va pas avoir des énormes basses ? Faisons un peu un tour de musiques plutôt urbaines pour juger. Comme d’habitude, je fais un test comparatif avec mes Monster Inifinity et les JBL Reflect Mini BT de mon test précédent (même prix mais un son « moyenne gamme »)

  • « Wu-Tang Clan Ain’t Nuthing Ta F’ Wit » (rap old school) : Bonne sensation sur la basse qui est pourtant moins présente que chez les concurrents mais qui, justement, ne « bouffe » pas tout le reste. C’est de loin l’écoute la plus équilibré sur ce titre. On a comme une impression de largeur de l’espace stéréo.
  • « La Rock 01 » – Vitalic (électronique pour gros dancefloor). Encore une fois, le son est très clair et équilibré. Le kick indispensable à ce style pour le clubbing est ici bien puissant. Les détails, comme les effets d’écho ou le passage filtré sont bien audibles. Bien sur, les graves sont encore une fois en retrait par rapport aux autres. Mais absolument rien qui nuise à la sensation de « boost » cardiaque. Même sensation sur le live de Daft Punk de 2007. Le kick caractéristique du duo français vous prendra bien aux tripes.
  • « Headline » High Tone (electro-dub) : ce titre sera le seul sur lequel on sent un manque de basse. Il faut dire que le style est fait pour les infra-basse, en contraste avec la clarté des breakbeats.

Passons au rock à guitare :

  • « What next to the moon» – AC/DC. Le son est très clair, même à faible volume, et on distingue bien les deux guitares des frères Young en stéréo. Le son Gretsch (je suis un inconditionnel de ces guitares) est perceptible. La Gibson d’Angus également. Les mediums sont clairs, pas super bluesy, mais présents. Aucun aigu désagréable ne vient pourrir la voix de Bon Scott.
  • « Backbone » – Gojira (métal). Le son est clair et puissant. Le mur de guitare est bien là. Encore une fois, la spacialisation stéréo est moins ramassée que sur d’autres écouteurs ou casques. Ce groupe (français) est à la fois un des plus puissants et un des plus subtils de la scène actuelle (si, si, la subtilité existe dans le métal). Et les Vasa Blå restituent parfaitement ce que l’on attend d’une telle musique. Pas de basse artificielle, ici non plus. Pas besoin.

OK, donc maintenant passons à l’acoustique :

  • « Hurt » – Johnny Cash. On a l’impression d’une bonne hi-fi. L’effet de proximité de la voix de Cash et ses basses sont très bien rendus. Les aigus des passages au piano claquent un peu trop pour mes acouphènes mais rien de rédhibitoire. Presque trop « clean » pour moi.
  • « Gogol » – Gonzales (Piano solo). Le son est clair, ici aussi, presque claquant. On entend les marteaux sur les cordes du piano là ou les autres sonnent bizarrement plus « doux ». Ici encore, l’impression de son naturel domine.
  • « Grieg: Peer Gynt Suite – Hall Of The Mountain King » (Herbert Von Karajan – Berlin Philharmonic Orchestra). En général, les écoute sur-gonflées tuent la dynamique naturelle d’une musique d’orchestre symphonique, par un effet dit de compression audio. Les nuances de puissance sont broyées. Ici, je suis bluffé par la subtilité et le naturel. Et je le suis tellement que je tente ce qui en général me donne envie de bruler mes écouteurs sur le champ : le Requiem de Mozart. Toujours par Karajan à Berlin. Je considère cette musique comme une des plus belles oeuvres produites par un cerveau humain, tout discipline confondue. Résultat : non seulement je ne hurle pas de douleur mais j’écoute tout le disque. J’en oublie que je n’ai pas un casque de studio hors de prix sur les oreilles.

Cela résume assez bien mon avis général sur les Sudio Vasa Blå : j’ai écouté le Requiem de Mozart en entier avec dans une béatitude absolue. Et qui plus est, j’ai récidivé pendant un footing ou dans le métro.

Note : Si vous voulez écouter les titres cités dans ce test, je vous les ai mis dans playlist sur Deezer : cliquer ici.

A ce sujet, le plus gros défaut de ces écouteurs est qu’ils ne pardonnent pas un mauvais encodage dans un format compressé comme le MP3. On entend tous les défauts. Préférer les formats de type lossless, FLAC … si vous êtes vraiment exigeants. En même temps, si c’est pour courir, cela passera.

Conclusion : un cadeau idéal ?

Haut de gamme : sur le design, la qualité de fabrication et la qualité sonore, aucun doute n’est permis. Pour le prix, si vous êtes exigeants pour soigner vos oreilles de mélomanes, n’hésitez plus. Mieux que ça, il n’y a qu’un casque. Je reste sceptique, de par mon expérience personnelle peu convaincante, sur leur utilisation en running. Si toutefois, vous utilisez déjà des vrais intra-auriculaires, vous n’aurez peut-être pas de problème.

Plus que de son « naturel », je parlerais d’un son très équilibré, sans besoin d’artifice. Bien sur, les oreilles habituées au « loudness » de ces 20 dernières années, pour qui il n’y a jamais trop de basse, pourront préférer des écoutes un peu plus artificielles, surboostées dans le bas du spectre. Personnellement, j’apprécie que l’on respecte la musique telle qu’elle a été pensée. Il faut également mentionner que l’impression d’espace de la stéréo est aussi une des qualités des Vasa Blå.

Même si je ne cours pas avec, c’est un véritable coup de coeur pour tout le reste. Enfin des écouteurs sans fil pour mélomanes à un prix compétitif. Cela pourrait convaincre les plus réticents aux intra-auriculaires. Avec leur packaging et leurs accessoires très classes, ils ont des airs de cadeau idéal.

Les plus

  • Le son, le son, le son : précis et sans artifice, clair et espacé, beau quel que soit le genre musical, musique classique comprise.
  • Le design qui le rapproche d’un bijou. Pochette en simili-cuir et pince de fixation comprises. La robustesse et la qualité de fabrication
  • 5 tailles d’embouts
  • L’autonomie donnée pour 8 heures (pour un temps de recharge complet de 2 heures ou 10 mn en rapide).
  • Le rapport qualité-prix. Dans d’autres marques, pour 90€ en bluetooth, vous êtes dans la moyenne gamme.

Les moins

  • Pas d’embout spécifique pour la course à pied.
  • Boitier de batterie un peu lourd qui ballotte quand on est en mouvement.

Pour nos autres tests d’écouteurs : c’est par là.

Vous pouvez trouver les Sudio Vasa Blå directement sur le site de SUDIO. Ils expédient dans le monde entier. En utilisant le code promo « endomorfun », vous pouvez en plus bénéficier de 15% de réduction.

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