Inside ChiRunning – Introduction

Un mois est passé depuis le Semi-Marathon de Paris. Pour cette course, j’ai voulu tester un plan d’entrainement de 8 semaines sur 5 séances hebdomadaires, soit plus de 55 kms par semaine. Résultat : une périostite tibiale.

Après les 20 km de Paris en 2012, c’était les adducteurs et un mois et demi d’arrêt. Je sens bien qu’à ce rythme,  je vais entrer dans toutes les statistiques de blessures des « runners » moyens.

La périostite tibiale ne peut se guérir qu’avec du repos. Si elle se guérit, ce qui n’a pas l’air évident quand on lit certains témoignages. J’ai donc considérablement réduit mon entrainement. J’en ai profité pour m’acheter un superbe VTT et le manuel VTopo de l’Ile de France Sud. J’ai aussi commencé un plan d’entrainement de natation. C’était un des conseils les plus évidents : pratiquer de sports sans impacts du pied et donc du tibia, des sports dit « portés ».

Depuis peu, je me remet à courir au moins une fois par semaine. La peur de la fracture de fatigue me fait tenir.

Du coup, autant en profiter pour réfléchir. Et pourquoi pas lire.
A commencer par le classique « Born to run » de Christopher Mc Dougall. Ce n’est pas la meilleure lecture pour quelqu’un qui ne doit pas courir. Comme le dit Killian Jornet dans la préface, ce livre donne une furieuse envie de courir. Mais c’est un préambule à d’autres recherches sur les blessures et les moyens de les éviter en améliorant sa technique de course. De là, il est facile de dérouler un fil à coup de site web, de blogs et d’articles dans les magazines spécialisés. Je découvre le minimalisme, le barefooting, le drop zéro, les Vibram Five Fingers, la foulée naturelle et toute l’exploitation de ces principes par des américains plus malins que d’autres : le Pose Running, le Good Form Running, l’Evolution Running. Et le Chi-running. Autant de déclinaisons pour un but qui semble proche : retrouver la belle foulée de notre enfance, de nos ancêtres préhistoriques ou des Tarahumaras de « Born to run ». Et laisser de côté nos problèmes de blessures. Voire plus si on y ajoute une bonne dose de spiritualité, si possible asiatique.

Je fais déjà du Yoga depuis un an. J’adore ça. Je ne saurais dire pourquoi mais j’adore la sensation que cela procure. J’ai commencé le Yoga par opportunité et pour suivre des collègues. J’aurais pu faire du Tai Chi. C’est une discipline plus spirituelle je crois. Je n’ai pas creusé. Mais le Chi-running me parle à priori. J’ai simplement envie de tester cette méthode avant les autres, qui ont l’air d’être avant tout technique. Finalement, la course à pied a déjà changé ma vie donc allons encore un cran au dessus de la démarche en y ajoutant le mental et l’esprit.

Je lis tout ce que je peux sur ce Chi-Running qui prétend être l’adaptation des principes du Tai Chi au running. C’est un concept mis au point par un certain Danny Dreyer, devenu gourou-patron de la marque qu’il fait fructifier à l’américaine : séminaires, livres, DVD, formations de coachs certifiés, cours en ligne … Il existe des déclinaisons pour la marche – le Chi-Walking- et pour le triathlon. Je ne vais pas détailler tous les principes ici. Vous n’avez qu’à vous rendre sur le site officiel, lire le bouquin et regarder le DVD en américain dans le texte. Mais comme je suis sympa, et que c’est un peu la raison de cet article, je vous donne les grandes lignes ici. La page francophone de wikipedia donne également un aperçu encore plus synthétique.

Danny Dreyer, ultra-marathonien, fondateur du Chi-running.

Danny Dreyer, ultra-marathonien, fondateur du Chi-running.

A partir du prochain article, je vais relater, en quasi temps réel, mon expérience personnelle de la découverte du Chi-Running. Une vraie immersion, essentiellement en auto-didacte mais pas seulement. J’essaierai d’avoir des contacts avec la communauté des pratiquants. Des coachs certifiés proposent un certain nombre de service en ligne comme l’analyse de vidéos. Il se pourraient même que je puise assister à un séminaire en France. Je vais donc me lancer dans cette nouvelle quête en payant de ma personne. Je serai le gonzo-journaliste du Chi-Running. Rien que ça.

La première étape conseillée par le livre est … de lire le livre une première fois en entier. Et de regarder le DVD. Je suis au milieu du livre.

Lire en anglais ne me pose pas spécialement de problème sauf pour les innombrables termes liés aux corps humains. J’ai déjà du mal à les situer en français alors en anglais, ça devient vite l’enfer. Je devrais faire un glossaire que je publierais sur le site, pour ceux qui voudraient gagner du temps en se lançant dans la lecture. Je connais déjà un mot très répandus dans ce que j’ai lu récemment : « shin splints », périostite tibiale. C’est presque plus sympathique et moins douloureux en anglais non ? Pas vraiment.

Vous êtes prévenus assez tôt dans la lecture, vous pouvez vous poser et lire, on ne va pas vous demander de faire des exercices tout de suite. Ni encore moins de courir. Dommage, j’ai acheté le livre en version électronique pour l’avoir en permanence sur mon iPhone, y compris pour mes sorties. J’étais prêt. Oui mais je suis sensé être en repos, il est vrai.

L’introduction et le premier chapitre expliquent pourquoi vous avez eu raison d’acheter le livre et pourquoi vous DEVEZ vous mettre au Chi-Running, surtout si, comme  l’auteur et beaucoup de runners, vous êtes abonnés aux blessures. Parce que tout part de là, comme pour Christopher Mc Dougall qui, lui, a préféré écrire un best-seller : l’inévitable blessure du coureur. Et finalement, autant Dreyer que Mc Dougall en arrivent à une conclusion proche : et si cela venait simplement de notre façon de courir qui n’est plus celle pour laquelle notre corps est prévu ?

Si vous courez deux marathons par an depuis 20 ans, sans jamais avoir été arrêté plus d’une semaine, vous êtes en droit de penser que c’est encore une lubie d’américains hippies new age ou un plan marketing pour nous vendre de nouvelles chaussures. Mais quand vous êtes blessés, vous êtes sensibles à tout argument qui commence par « plus jamais cette fatalité de la blessure !!! ». Il parait que, chaque année, 70% des pratiquants de course à pied se blesse. Ca vaut le coup de réfléchir à d’autres méthodes. En tout cas, ce sera ma démarche dans les prochains mois.

Danny Dreyer nous détaille très bien les inconvénients de la méthode dite « Power Running », autrement dit la méthode classique que tous les accrocs aux plans d’entrainement connaissent bien. Le « No Pain, no gain », sans douleur, pas de gain. Il explique ensuite le Chi, la maitrise de l’énergie et les concepts philosophiques que cela implique. A la fin du chapitre, vous êtes persuadés qu’il y a d’un côté les « bourrins » dont vous faisiez partie, avant que vos tibias ne vous expliquent, non sans une certaine force de conviction, les vertus du repos et de l’autre la « zenitude » asiatique, qui en plus va vous donner une foulée digne d’un kenyan des hauts plateaux. Vendu !!!

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Le deuxième chapitre nous remet une couche de philosophie et explique un peu mieux les principes du Chi appliqués au running. Nous allons enfin arrêter de lutter contre les forces de la nature et, au contraire, les utiliser dans notre foulée. En vision simpliste, cela donne : si vous attaquez avec votre talon devant votre corps, vous freinez. Si vous attaquez sur le milieu ou l’avant du pied, à la verticale de votre corps, avec un mouvement de propulsion du pied vers l’arrière, votre force est dans le même sens que celle que vous oppose la route. Logique non ? C’est plus parlant en utilisant des petites flèches sur un dessin mais cela risque de rappeler les cours de physique de collège à certains et nous devons aussi nous construire un parfait équilibre mental, émotionnel et spirituel.

Il est cependant important de retenir les 3 grands principes du Chi qui vont conduire la suite.

  1. L’aiguille et le coton : d’un côté votre centre d’énergie vitale, pour simplifier le tronc avec la colonne vertébrale et les muscles abdominaux, doit être aligné et solide (aiguille), de l’autre vos membres vont être relaxés (coton). Oui, parfaitement, dans le Chi-Running, vos jambes vont se relaxer. A vous les ultra-marathon !!!
  2. L’approche progressive : Non vous ne maitriserez pas les concepts assez vite pour partir tenter la Diagonale du Fou lors de vos vacances en famille à la Réunion dans 3 mois.
  3. L’équilibre en mouvement : chaque Yin a son Yang, chaque force vers l’avant s’équilibre avec une force vers l’arrière etc.

Le 3ème chapitre nous donne les principales compétences à développer dans le Chi-Running : concentrer son esprit, sentir et écouter son corps, bien respirer et se relaxer. Ces notions là me parlent vu qu’elles se rapprochent de ce que l’on nous enseigne en Yoga.

A partir du 4ème chapitre, nous entrons dans le vif du sujet avec les « Form Focuses », ces techniques visant à vous donner les clefs d’une bonne posture pour courir. Ce sera l’objet de mon prochain article et le coeur même du programme d’apprentissage du Chi Running.

Que le ton léger de mes commentaires sur la présentation des principes du Chi-running ne prête pas à confusion. Je prends tous ces principes au sérieux et j’adhère totalement au propos. Sinon ce n’est pas la peine de se lancer dans cette aventure longue que j’espère passionnante (il vaudrait mieux pour ce blog). C’est un peu comme se lancer dans un régime amincissant sur internet ou tester l’hypnose pour arrêter de fumer. Pour cette dernière, j’étais assez sceptique mais prêt à jouer le jeu à fond. Résultat : je n’ai plus touché une cigarette depuis 6 mois après une seul séance.

Pour plus de détail sur le contenu du livre, je vous recommande l’excellent blog en français Ultra Way of Life qui résume le livre sur 4 articles.

2 Comments on “Inside ChiRunning – Introduction

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