[Test/Chaussures] Altra Superior 3.0

Il y a un peu plus de deux ans maintenant, j’essayais mes premières chaussures de la marque américaine Altra. Habitué aux drops faibles, depuis mes débuts en course à pied, je me sentais à l’aise pour passer à un drop carrément nul. Les Altra Superior 2.0, réservées aux distances plutôt courtes, sont vite devenues mes partenaires d’entrainement trail préférées. Et ce n’est rien de le dire. C’était presque une redécouverte de la foulée naturelle avec un atout majeur : la largeur devant, sur la « boite à orteil », qui respecte la forme naturelle du pied (FootShape™  Toe Box), forme qui faisait enfin me sentir bien dans toutes mes poses de pieds.

Après quelques centaines de kilomètres, où mon interêt pour ces Superior ne s’est jamais démenti, ni d’ailleurs mon constat sur leurs points faibles, Altra France me propose de tester la version 3.0.

V2 et V3 côte à côte.

C’est ma 6ème paire d’Altra, sachant que je cours majoritairement avec ça aussi bien sur route, avec les One 2.5 (voir mon test) ou les Instinct 3.5, qu’en trail avec les Lone Peak (voir mon test) ou les Superior.

Sommaire :

Contexte

Malheureusement, 2017 n’a pas été une grande année de trail pour moi. Avec une blessure au pied qui a ruiné mon dernier trimestre et mon objectif sur l’Endurance Trail des Templiers. Mais j’ai quand même à mon compteur quelques séances de côtes courtes et longues, quelques séances de VMA sur chemin, des sorties longues dans la caillasse de montagne, sur sol glissant humide ou dans la boue des forêts franciliennes. Au final, je n’ai jamais abandonné l’entrainement et j’ai plus de 250 km de Superior 3.0 pour me faire une idée. Y compris dans un stage multi-sports d’une semaine dans les Vosges, où je n’avais emmené que ces chaussures, pour le trail comme pour la randonnée (et même pour faire du VTT).

Test en montagne dans les Vosges sur pierre humide. Mieux vaut avoir confiance.

Cette année de semi-oisiveté forcée a fait que mon profil de coureur, déjà moyen, s’est un peu dégradé : j’ai pris plus de 10 kg, donc je suis un coureur vraiment lourd de plus de 80 kg. Mes problèmes d’aponévrosite plantaire, même s’ils ne me gênent pas pour courir, n’ont jamais disparu depuis 2 ans. Et ma tendinite au jambier postérieur est encore là, même si elle ne m’empêche plus de courir, après 3 mois de repos. Autant dire que les conditions de tests ne sont pas idéales pour une chaussure faite pour les trails et les coureurs rapides. Et pourtant … je n’ai pas changé d’avis sur les Superior. Elles sont , en V3, encore mes chaussures d’entrainement préférées.

Précaution d’usage : Altra et le zero drop

Pour ceux qui débarquent, je rappelle quelques conseils importants. Altra ne fait que des chaussures dites à « drop » zéro. Donc le pied est à plat, le talon à la même hauteur que le l’avant-pied. A comparer avec certaines grandes marques qui sur-élèvent le talon allant jusqu’à des drops de 12 mm. Le « Zero drop » impose d’avoir une foulée medio-pied, sinon gare aux tendons d’Achille et autres désagréments. Pour certains, cela imposera une adaptation non négligeable. Plusieurs méthodes existent. Je ne saurais que trop vous conseiller l’approche Light Feet Running du français Solarberg Séhel (voir chronique de son livre).

Zero Drop : Le talon et l’avant sont à la même hauteur.

Une digne héritière

Si pour la routière The One, Altra a changé deux fois d’orientation entre la V1 et la V3, ce n’est pas le cas pour la Superior. Cette nouvelle version est fidèle à l’esprit. Elle est toujours le modèle trail léger et dynamique de la gamme, idéale pour des trails courts et roulants.

La pose de pied Altra est toujours aussi agréable. L’amorti est le plus faible de la marque, sans être inexistant. Il y a quand même 21 mm de semelle. Mais on n’est clairement pas là pour faire l’UTMB. Si vous aimez la sensation procurée par les Altra, due encore une fois à la large « toe box », qui semble encourager toutes les qualités naturelles de votre foulée, plutôt que d’apporter des subterfuges techniques pour compenser vos défauts, vous ne serez pas déçus.

Alors qu’est-ce qui a changé ?

Au chapitre des reproches faits aux Superior 2.0, certains leur trouvaient un manque de solidité au niveau du mesh. Vous constatez, sur les photos, qu’après 700 km, les miennes n’ont pas bougé. Mais j’avais surtout fait du chemin avec. Jamais de montagne où je préfère l’amorti, le confort et l’accroche des Lone Peak. Altra a donc équipé ses V3 d’un nouveau renfort plus robuste qui, en quadrillant toute la tige, est sensé également assurer un meilleur maintien. Soit. Encore une fois je n’avais pas vraiment de problème à ce niveau. Peut-être qu’ayant utilisé les V3 dans des terrains plus techniques, j’ai effectivement bénéficié d’un meilleur maintien.

Un mesh renforcé par un quadrillage élastique.

C’est surtout au niveau de la semelle TRAILCLAW™ que je sens un différence. Pourtant, le design des crampons n’a pas fondamentalement changé. Mais au niveau accroche et adhérence sur sol gras ou humide ou dans la caillasse, c’est le jour et la nuit. C’était vraiment leur plus gros défaut pour moi, au point de n’avoir jamais voulu les porter sur terrain trop technique, alors que j’adorais courir avec sur chemin. Je pense que la matière de la semelle extérieure a changé sans sacrifier la souplesse. Comme je l’ai dit pour la version précédente, la semelle souple permet un meilleure appréhension du terrain par le pied. C’est une des caractéristiques qui fait qu’Altra m’a aidé à corriger certains de mes problèmes.

V2 versus V3, le design de la semelle est proche mais la matière a changé.

Dans les Vosges (le très beau Sentier des roches, pour ceux qui connaissent), je m’en suis donné à coeur joie pour être sur que je ne me faisais pas des idées : passage sur roche mouillé, dans la boue, dans les pierriers, en devers … Il est très clair, comme je l’ai déjà dit pour les Lone Peak 3.0, qu’Altra a bien écouté ses clients européens qui se plaignaient d’avoir une gamme trop axée sur les chemins et pas assez montagnarde.

Sur terrain humide et glissant, la Superior s’est clairement améliorée.

Pour les terrains caillouteux, Altra fournit toujours une semelle amovible StoneGuard™. J’ai testé avec et sans sur le même chemin plein de petit cailloux pointus, c’est très efficace. Du coup, elle ne bouge plus des chaussures.

Le pare-pierre a l’air aussi plus imposant et pourtant le poids de la bête ne subit pas les effets de tous ces ajouts de matière.

Pour être complet, signalons qu’à l’instar de tous les modèles trail de la marque, la Superior 3 est équipée d’une attache pour guêtre par velcro. Cette année, c’est elle qui m’accompagnera au Maroc pour mon stage dans le désert. L’année dernière j’avais beaucoup apprécie les Lone Peak 3.0 dans ce contexte.

Conclusion

Une Superior toujours aussi légère, faite pour envoyer, mais plus robuste avec un meilleur maintien et une meilleure accroche, que voulez-vous que je vous dise ? C’est ma nouvelle chaussure d’entrainement préférée. C’est tout. Et elle m’inspire assez confiance pour l’emmener en montagne, ce qui n’était pas le cas des précédentes.
J’ai toujours cet air béat quand j’enfile une Altra et que je pars courir. Même malgré mes blessures (jamais dues aux chaussures, je précise).

Sur 6 paires de la marque Altra, il n’y a que les Instinct 3.5, une routière, que je n’ai pas trop aimé, n’y retrouvant pas les sensations des autres modèles.

Sinon, pour la Superior, ils ont corrigé depuis longtemps leurs problèmes d’adéquation aux tailles. J’ai pris du 44,5 comme pour tous les autres modèles de la marque et c’était parfait.

En dehors des corrections bienvenues, mon test de l’époque reste valable (Voir l’article)

Les plus

  • Le concept de respect optimal de la bio-mécanique naturelle : drop de zéro et large boite à orteil.
  • Une accroche et une adhérence considérablement améliorée par rapport à la version précédente.
  • Solide
  • Pare-Pierre large.
  • Souplesse de la semelle pour mieux sentir le terrain
  • Légère (275 g en 44,5) et très dynamique.
  • Le système d’attache de guêtres de la marque Altra par velcro.

Les moins

  • Nécessite une vraie transition pour les coureurs ayant une attaque talon ou une fausse foulée medio-pied.

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8 Comments on “[Test/Chaussures] Altra Superior 3.0

  1. En test en ce moment !

    Je constate une plutôt très bonne accroche malgré des crampons pas si proéminents et nombreux. Par contre, l’amorti est pour moi assez important. Trop même. Comme il est le même de l’avant à l’arrière, il ne permet pas une propulsion idéal quand on chercher à envoyer. Et pour le poids il doit y avoir erreur, car la fiche technique ne l’annonce pas à ce poids là et j’ai mon 45 à 285 gr !

    Pour moi du coup, elle est tout public… sauf… que comme elle est à zéro drop, elle n’est pas à mettre entre tous les pieds. En descente, avec cette protection, on peut y aller franco par contre !

    • Peser avec une balance de cuisine n’est pas d’une précision scientifique. Et puis il n’y avait pas la plaque de protection quand je l’ai pesé. 70g d’écart c’est pas si déconnant dans ces conditions.

    • Bonjour sur la photo on peut lire 275g ce qui serais plus logique, sûrement une petite faute de frappe 😉

  2. Bonjour,

    Vous avez pris la même pointure entre superior 2.0 et la superior 3.0 ?

    • Non. J’ia pris la même pointure que toutes mes autres Altra. La Superior 2.0 était une cata au niveau des pointures. On n’y comprenait rien. C’est redevenu normal.

      • J’avoue que je suis perdue avec les pointures altra… j’ai des superior 2.0 en T38, des lone peak 2.5 en T37.5… pour les Superior 3.0 je ne sais pas s’il faut prendre du 38 ou pas ?

    • pour moi il y a une demi pointure de différence entre les deux .
      pour un 42,5 la semelle StoneGuard de la 3.0 mesure 0,8cm de plus que la celle de la 2.0 .

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