[Ciné] « Free to run » – un nouveau pilier de la culture Running ?

Je n’avais pas vraiment prévu, après les livres, de faire un chronique cinéma sur ce blog. Mais, après tout, le running est une culture à part entière qui a sa littérature, ses spectacles, son art graphique et bien sur son cinéma.

Point de remake hollywoodien des « Chariots de feu » pour ce billet,  je vais vous parler d’un documentaire. Encore un documentaire sur la course à pied ? Oui, enfin, attendez. D’abord le réalisateur, Pierre Morath, est un ancien athlète de haut niveau  en fond et demi-fond, devenu coach, diplômé d’Histoire du sport et cinéaste. Autant dire qu’il est là à la rencontre de ses deux grandes passions et qu’il va savoir de quoi il parle et comment bien en parler. Et c’est un euphémisme.

« Free to run » parle de course à pied et de liberté. Vous ne vous y attendiez pas à celle là n’est-ce pas ? Et l’association des deux n’est pas juste une figure de style ou un slogan marketing. Et ça je n’en avais pas autant conscience avant de voir ce film d’1h40.

On connait tous, sinon le nom au moins l’histoire de Kathrine SWITZER, qui a osé, en 1967, courir le Marathon de Boston, alors interdit aux femmes. Le film fait une grande part au combat des femmes et il ne s’arrête absolument pas à l’hitoire de Kathrine puisque le premier marathon féminin au J.O. ne s’est couru qu’en 1984.

Kathrine SWITZER , Boston 1967 ©Gaumont

Kathrine SWITZER , Boston 1967 ©Gaumont

Depuis la marginalité des premiers runners hors stade, ces pervers presque nus qui courent dans la rue, jusqu’aux dizaines de milliers de participants au Marathon de New York, le film retrace l’épopée, des années 60 à nos jours, de ces rebelles qui ne voulaient que la liberté de courir. De l’Oregon du grand Steve Prefontaine à la Lozère du mythique Marvejols-Mende, en passant par le magazine culte Spiridon, des héros épiques ont créé quelque chose qui dépasse l’athlétisme millénaire.

Seve Prefontaine crosses the finish line in a track meet on April 14, 1973 at Hayward Field, the University of Oregon. (Wayne Eastburn/The Register-Guard)

Steve Prefontaine,1973, Hayward Field, University of Oregon. (Wayne Eastburn/The Register-Guard)

Noel TAMINI, la légende du magazine Spiridon ©Noel Tamini

Noel TAMINI, la légende du magazine Spiridon ©Noel Tamini

On est littéralement scotché à leur histoire, images belles, dures et émouvantes aux larmes à l’appui. Sans complaisance sur les point noirs, l’auto-satisfaction en mode bisounours n’est pas dans le scénario. Ce film est fort, très fort. Je ne saurais dire s’il ferait le même effet sur quelqu’un qui se demande pourquoi l’on court.

Il y a des incontournables culturels, pour tous ceux pour qui courir est autre chose que le jogging dominical pour se maintenir en forme. Comme le passionnant livre « born to run », dans un tout autre genre, ce film en fait définitivement partie de mon point de vue. Il modifie profondément la perception de cet acte si simple, en le remettant dans un contexte sociétal et historique de premier plan.

Une autre époque ? ©RTS

Une autre époque ? ©RTS

Quelques reproches à faire : tout d’abord, ce film donne une irrémédiable envie de courir le Marathon de New York. Ensuite, on se reproche de n’avoir pas connu ces époques pionnières. On trouve le monde du running actuel, le notre, un peu trop futile et consumériste en sortant de la projection. J’ai couru Marvejols-Mende mais je ne connaissais pas l’histoire admirable de cette course. Bref, je reproche à ce film de ne sortir que maintenant et de donner encore plus envie de courir.

Je salue au passage, un guest sur les images du Marathon de New York, Jean-Pierre Run Run, bloggueur runnosphérien bien connu, équipé de sa GoPro. D’ailleurs, je me demande dans quelle mesure je ne lui dois pas l’invitation à cette projection presse (donc grand Merci si c’est le cas).

Sortie le 13 Avril. Courez-y !!! (je ne pouvais pas la louper celle-là).

 

5 Comments on “[Ciné] « Free to run » – un nouveau pilier de la culture Running ?

  1. Hello je viens de voir le film ce matin à Genève il est vraiment très bien fait !

    A voir

  2. où le voir en france autrement qu’à paris ?
    rien à rennes et cie…
    Merci à vous

    • Désolé pour nos amis bretons mais je n’ai que ces salles annoncées pour le moment :

      – Paris, MK2 Beaubourg (avec séance débat jeudi soir)
      – Paris, Reflet Médicis (avec séance débat mercredi soir)
      – Paris, Publicis Champs Elysées
      – Grenoble, Le Club
      – Lyon, CNP Bellecour
      – Marseille, Les Variétés
      – Montmorency, Eden
      – Mulhouse, Bel Air
      – Périgueux, Cap’Cinéma
      – Perpignan, Castillet – séance unique le 14 avril
      – Erstein, Amitié – séance unique

      Je vous suggère de poser la question sur la page Facebook du film : https://www.facebook.com/Freetorun.lefilm/

      • Merci pour le message c’est sympa je mettrai un post sur le facebook du film ce soir en rentrant ! sinon au pire s’ils sortent un dvd ou blue ray ce serait déjà pas mal !
        bon film à ceux qui auront la chance de le voir…ça me rappelle dans un autre style le cyclotourisme PARIS – BREST – PARIS … des aventures humaines qui sortent de l’ordinaire…

  3. Pingback: Runnosphere.org - Free to run, le documentaire sur la course à pied

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