C’est Halloween, prenez donc un zombie comme coach !

J’ai beau m’auto-qualifier de «geek» assez souvent dans ce blog, je ne fais pas partie des passionnés de jeux. OK, j’ai un smartphone – plusieurs- et une tablette tactile, pour ne pas dire un iPad. J’ai donc forcément quelques jeux dessus. D’autant que mon fils de 17 ans est un vrai gamer.

Le barbarisme «gamification» a du tenter de s’inviter dans mon univers professionnel quelques fois. Ceci consiste à faire du sérieux avec une approche ludique. C’est précisément l’approche de ce jeu pour smartphone «Zombie,Run!» dont je teste la deuxième version.

C’est d’ailleurs mon fils qui m’a parlé de ce jeu la première fois. Et vu qu’il est à 3,59 € en version Android ou iPhone, je ne pouvais pas passer à côté.

Pour résumer ce jeu, imaginez Runtastic ou Runkeeper où le coach vocal est remplacé par un opérateur radio, Sam Yao, ou quelques autres personnages qui vous guident dans un monde rempli de zombie. Vous incarnez Runner 5, de l’équipe des runners militaires chargés de trouver du matériel ou de remplir des mission de communications dans ce monde dévasté. A chaque fois que des zombies vous voient, vous devez accélérer d’environ 20% de votre vitesse pendant au moins une minute pour leur échapper. Oui vous avez compris, les zombies vous font faire des intervalles rapides comme dans un entrainement fractionné.

L'écran d'accueil a le mérite d'être clair.

L’écran d’accueil a le mérite d’être clair.

En dehors de cela, plus vous courez de temps, plus vous accumulez des objets qui vont vous permettre, une fois chez vous, de construire votre ville protégée Abel Township, une version simpliste du classique SimCity ou des jeux de «tower defense».

Par contre, à chaque fois que les zombies vous rattrapent, vous lachez des objets pour les distraire. Pour construire ou faire évoluer les bâtiments de votre ville, il vous faudra également collecter des matériaux, souvent 3 unités. Et chaque mission complète de la saison 1 rapporte 1 unité. Celles de la saison 2 en apportent 3.

Là tout de suite, on voit le côté qui va obliger les gamers dans l’âme à lâcher leur pizza-coca-écran-manette pour aller se bouger le train dehors. Quoique le jeu peut-être utilisé avec l’accéléromètre sur un tapis roulant.

Ma place-forte Abel Township est encore enbryonnaire

Ma place-forte Abel Township est encore embryonnaire

Tu connais la série de zombies là … Running Dead ?

Le jeu est réparti en saison et chaque «mission» est une véritable épisode. Certains sont pré-embarqués dans l’application, d’autres sont à télécharger au fur et à mesure de leur «diffusion». Et bien sur, il faudra payer pour avoir toute la saison. Tant qu’à faire, autant séduire aussi les fans de série, «Walking Dead» en tête. Puisqu’il s’agit d’une véritable histoire qui va faire évoluer votre personnage et donc votre pratique du running. Le jeu vient d’Angleterre, pays où le feuilleton radiophonique et le livre audio sont très répandus contrairement à la France. Ai-je oublié de dire que l’application n’était disponible que dans la langue de Shakespeare ? Voyons le bon côté des choses, ça fait également bosser la compréhension orale de l’anglais. J’imagine qu’un jour, on aura une version avec les fameuses lunettes de Google qui afficheront les sous-titres.

La mission du jour ... ou plutôt de la nuit.

La mission du jour … ou plutôt de la nuit.

A l’heure où j’écris, la saison 2 vient de se terminer. Pile pour Halloween. Bien sur, je n’en suis qu’au début de la saison 1 (23 épisodes quand même). Sont prévus des épisodes spéciaux, également une spécialité anglaise. Les fans de séries de la BBC comme Doctor Who, dont je fais partie, connaissent bien cela. La référence à la BBC n’est pas si anodine puisque  la romancière Naomi Alderman, qui a écrit des séries radio mais également un roman de la série Dr Who, est une des créatrices et auteures du projet. Quelques auteurs de fantastique et science-fiction participent également à l’écriture. En ce moment, ce sont des épisodes gratuits «spécial Halloween» dont un est écrit par une spécialiste du roman de zombie Emma Bull.

En dehors du mode «Season» qui déroule l’histoire, Il existe également un mode «Race» (course) qui fixe une distance et un tout nouveau mode «Airport» qui permet de fixer l’objectif sur une carte pour l’atteindre dans la réalité. Il est dommage que ces deux modes désactivent les attaques de zombies. Ils sont plus adaptés aux séances au seuil et sorties longues. Il existe aussi un mode « Radio » qui s’active automatiquement en fin de mission, si vous continuez à courir. Entre chaque titre de votre playlist, ou même pendant la musique, vous aurez droit aux commentaires loufoques des animateurs Jack  et Eugene.

En musique

L’analogie avec les applications de coaching ne s’arrête pas à l’entrainement fractionné.

Nous retrouvons beaucoup de fonctions d’un Runtastic : site communautaire pour publier et partager ses stats, suivi GPS et bien sur mixage de la musique.

Ce dernier point est particulièrement bien fait. Vous choisissez une playlist et l’histoire prendra le relais à chaque fin de chansons en mode dit «environ 30 minutes» ou tous les deux titres en mode «environ 1 heure». La vraie durée de votre mission va dépendre de la durée des chansons. Si vous n’écoutez que du blues-rock des 70‘s en mode Woodstock, vous risquez de courir un semi-marathon en mode «environ 1 heure».

Par contre, les attaques de zombies sont beaucoup plus imprévisibles et arrivent en cours de chanson. du coup, j’ai un peu tendance à créer des playlists adaptées à l’ambiance : psychobilly, cold wave, techno, surf, métal …

Je pousse jusqu’à surtout faire mes footing la nuit dans un endroit très fréquentés pas des runners mais pas très éclairé, la Cité Universitaire Internationale de Paris, avec ses airs de campus américain. Une attaque zombie sur une musique des Cramps, avec à ce moment précis l’ombre d’un autre runner derrière vous, je vous garantis que le cardio monte d’un coup.

«Warning, Zombies detected»

Une attaque se caractérise par ce message suivi d’un bip de radar comme pour un radard de recul de voiture. Plus le bip est rapproché, plus les zombies sont proches. Ca met une bonne pression. Et s’ils vous rattrapent, vous entendrez leur grognement significatif. La règle précise qu’il faut augmenter sa vitesse de l’instant d’à peu près 20% pendant une minute pour espérer leur échapper. Ainsi, cela s’adapte au niveau du coureur.

Dans la pratique, on ne comprend pas pourquoi on a échappé ou non à une attaque. Mais ceci doit être un aléa du GPS dans les smartphones. Il m’est arrivé d’échapper à une attaque alors que j’étais bloqué à un feu piéton. A l’inverse, je me suis fait rattraper à plus de 14 km/h.

Plus le choix, il faut courir.

Plus le choix, il faut courir.

Si les informations sont un peu succinctes dans l’application mobile, le site Zombie Link propose lui à la fois un tableau de statistiques globales, la réécoute de chaque séquence audio de l’épisode terminé et un panneau détaillée de suivi de mission.

Celui-ci détaille très bien tous les évènements de la partie :  profil d’altitude, carte animée, suivi de l’allure par attaque, titres musicaux, objets trouvés/perdus. Vous pouvez ainsi rejouer les poursuites de zombie sur la carte et voir ou vous avez accéléré ou ralenti.

Les différents évènements du jeu avec courbe de vitesse, vue sur carte et profil de dénivelé.

Les différents évènements du jeu avec courbe de vitesse, vue sur carte et profil de dénivelé.

Enfin un écran, regroupant toutes vos activités comme les services de running classiques, permet également l’export chaque session au format GPX.

Le site permet également de publier ses activités sur Facebook, Twitter et Runkeeper. Vous pouvez également avoir des contacts (followers/following comme sur Twitter) dans Zombie Link même.

 

Alors, je jette mon Runtastic ou ma Garmin  ?

Il est clair que les aficionados des applications de running super sophistiquées que l’on trouve actuellement trouveront à redire sur Zombie, Run ! Il reste que c’est vraiment une approche ludique du running et que l’on se prend vite au jeu. J’avais prévu ce test sur quelques missions et de revenir à des choses plus sérieuses (Chi-Running ?) à la fin de ce test. Mais je pense que je vais continuer sur certains footings relachés pour avoir le fin mot de l’histoire.

N’étant pas un gamer, je suis un peu moins motivé par le jeu de défense de tour.

Pour structurer un entrainement, il y a plus rigoureux et scientifique. Mais pour un débutant ou juste pour changer un peu, c’est une super idée bien développée. Gageons qu’à l’heure des écrans déportés dans des montres et des Google Glass, on devrait avoir vite des évolutions de ce concept. La fin de l’image du geek obèse qui passe sa vie devant un écran ?

Les stats succintes

Les stats succintes

Les « plus »

  • Une vraie application de coaching sur smartphone malgré les apparences.
  • Le côté SimCity «light» ajoute à la motivation.
  • L’humour glauque des deux animateurs du mode « Radio ».
  • Qualité des animations du suivi de mission sur le site Zombielink.
  • Le côté série qui donne envie de savoir où tout ça va nous mener.
  • Les personnages sont attachants.
  • La possibilité de réécouter l’épisode (voire point suivant sur l’anglais).
  • Les débardeurs New Balance sont cools.
Réécouter l'épisode terminé

Réécouter l’épisode terminé

Les « moins »

  • Disponible uniquement en anglais. Ce «moins» peut devenir un «plus» pour quelqu’un qui aurait en plus besoin de progresser en anglais.
  • On ne comprend pas trop la logique d’apparition des zombies. L’intervalle entre deux attaques est un peu long pour un réel entrainement fractionné. Peut-être est-ce évolutif en cours de jeu.
  • Le synthétiseur vocal est proprement incompréhensible quand il cite les objets ramassés. Ce n’est pas si gênant. Et je me demande si ce n’est pas une histoire de paramétrage de l’Os en français avec une synthèse en anglais.
  • La vitesse des zombies est fixée à 20% de votre vitesse. Ce pourcentage pourrait être réglable pour gérer différents types d’entrainement. Idem pour la durée d’une attaque.
  • Quelques incohérences du GPS dans le succès ou non d’une échappée face à une attaque zombie.
  • Les modes «Race» et «Airport» ne proposent pas les attaques de zombie.

Pour un vrai plan entrainement de préparation à une course, il existe une application séparée, 5K training sur le même principe et dans le même univers.

Le site du jeu est ici.

Mise à jour : l’idée de la gamification du running fait son chemin et la dernière mise à jour de l’application Runtastic propose d’ailleurs des « Running Stories » payantes selon le même modèle (probablement sans le jeu de Tower Defense). Test bientôt ici-même. 

6 Comments on “C’est Halloween, prenez donc un zombie comme coach !

  1. Excellent ! Tu m’en avais parlé à l’époque où nous dissertions sur Runtastic, Runkeeper et autres applis 100 fois moins chères que les GPS…Etant une fana d’Halloween j’ai achété l’appli/jeu Zombie ce matin et me suis promis de l’essayer ce week-end ! J’ai de plus en plus envie de rendre mes runs ludiques et d’arrêter d’intellectualiser les moindres séries, vitesses, etc. Je pense donc que cette appli saura répondre à certaines de mes attentes…en tous cas ton retour donne envie !

  2. Pingback: Running Story : quand Runtastic se met à raconter des histoires | Endomorfun

  3. Pingback: Withings Pulse, le capteur d’activité pour sédentaires … et sportifs ? | Endomorfun

  4. C’est décidé, je vais tester ce jeux vidéo. Je garderai quand même TomTom Runner en parallèle à la main gauche pour avoir de vraies données sur mes séances.

    Les Lapins Runners n’ont pas peur des zombies !

    • Ben oui, moi je ne sors jamais sans ma Garmin. Au pire je peux la balancer dans la tête du zombie.

  5. Pingback: [Test] Audible, des livres audio pour courir ? | Endomorfun

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