[Test/Sac trail] Oxsitis Hydragon Pulse 7l – un sans-faute ?

Ceux qui ne découvrent pas ce blog savent que, dans mes tests, je n’ai jamais eu l’intention de parler d’autres choses que de produits adaptés à mes usages et dont le rapport qualités/défauts est positif en regard de ces usages personnels. Du coup, je n’ai fait qu’un article sur un sac à dos de trail, alors que je les ai collectionnés, le Raidlight Responsiv 8l. C’était il y a un an et il m’accompagne encore sur toutes mes courses.

Mais voilà, ce que j’aime chez Raidlight, la conception française et l’innovation permanente,  ils ne sont pas seuls à le proposer sur le marché. Et en matière de sac dans le trail, il suffit de regarder les départs de courses pour voir qu’une marque française revient souvent, écrite en gros sur le dos des coureurs : Oxsitis. Cette marque est au départ plus axée sur les produits alimentaires consommables dans le sport outdoor. S’occuper du contenant et du portage, bidons puis ceintures et sacs, n’a été qu’une évolution logique. Pour info, les sacs de la marque Hoka sont également des Oxsitis sous licence.

N’ayant pas des projets d’ultra-trails sans assistance et sans drop bag avant quelques années (mois ?), quand la marque me demande ce que je voudrais bien tester comme sac, je choisis naturellement le plus petit, l’Hydragon Pulse 7l. Un sac gilet que je vais pouvoir comparer directement à mon gilet de 8 litres. Quand je dis pas d’ultra, je suis encore dans une phase de déni sur mon objectif de l’année : 100 km pour l’Endurance Trail des Templiers, sans assistance et sans drop bag. Donc réfléchir sur le sac le mieux adapté reste d’actualité pour moi. Ceci dit, restons en aux petits modèles de type gilet.

Sommaire :

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Contexte

Le test se déroule alors que je suis en pleine préparation de l’EDF Cenis Tour. Comme au départ j’étais sensé faire le 73km, mes sorties longues sont prévues en fonction. Pour tester le sac, ce sera d’abord en forêt puis une sortie dans le spot ultime des traileurs d’Ile de France, les 25 bosses, avec ses rochers à crapahuter. Puis une autre sortie de 5h dans la même forêt de Fontainebleau. Le tout par une chaleur de Juillet bien présente. Ensuite, si c’est concluant, je l’emmène à Val Cenis si la météo ne le rend pas trop petit, pour cause de vêtements supplémentaires à prévoir. Finalement, j’ai décidé de me limiter au 45 km. Vu mon niveau, cela va être un dernier test sur quelque chose comme 8 heures.

Je reçois une taille M. Ce qui est presque juste pour moi et trop grand pour ma chérie, qui voulait tester ce sac. Les tailles sont données pour des tailles ou des poids de coureurs. Il y en a 3 : S, M et L. Comme d’habitude, n’ayant pas une morphologie typique de traileurs, je ne suis ni grand ni sec, j’ai du mal à me retrouver dans ce qui est proposé. Mais bon, ça n’est qu’un sac gilet. J’arrive à ajuster le M.

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Contrairement au Raidlight, ce sac est bien étudié pour accueillir une poche à eau à l’arrière. Mais je préfère les bidons devant. Ceci dit, Anne-Claire n’ayant pas lâché l’envie de tester ce sac, que certaines de ses copines apprécient, et elle fera fi de la taille un peu grande pour faire une sortie en forêt de Meudon avec sa poche à eau Source de 1,5l. Elle a eu quelque mal à positionner le tuyau. Un coup d’oeil sur le catalogue Oxsitis et je vois que les poches de la marque ont sont évidemment plus adaptées. En plus, c’est la première fois que je vois une poche à 1 litre, ce qui pourrait me réconcilier avec le portage de l’eau dans le dos. Dommage que je n’ai pas le temps de m’en procurer pour tester. Ce sera donc avec mes flasques et mes bidons, de marque Raidlight ou Salomon.

Confort et ajustement

L’impression que la taille M va être trop juste disparait vite à l’usage. Les deux bandes velcro latérales et les deux ceintures ventrales permettent une très bon ajustement du gilet. C’est mieux de se faire aider parce qu’on est pas dans le côté super pratique des boucles micrométriques de mon sac habituel. Mais une fois fait, on n’y touche plus.

On ajuste à la taille par velcro.

On ajuste à la taille par velcro.

Qui dit gilet, dit pas mal de surface en contact avec nos corps bouillonnant et suant. En été, il m’est très facile de voir si je suis capable de supporter le mesh interne pendant des heures et s’il est assez respirant. Il l’est. D’ailleurs, cela pose en général un problème : évacuer l’humidité par l’arrière fait que tout ce que vous avez dans la poche interne, si vous n’avez pas de poche à eau, sera humide. Ne rigolez pas avec ça, j’y ai laissé un iPhone il y a deux ans.

Avec le Pulse 7l, on est dans le standard. Le gilet est très léger et confortable et je m’habitue facilement à le porter. Il ne me pose aucun problème au dessus de 30°C, pendant ma sortie de 5 heures. Je l’oublie. Ce qui, compte tenu de tout ce que j’ai mis dedans (pique nique, réserve d’eau supplémentaire …) est un plutôt un compliment.

Contenance et portage : la polyvalence au rendez-vous

N’ayant pas de poche à eau, j’ai tout l’espace de la poche interne à ma disposition pour le matériel de rigueur, recommandé ou obligatoire. La seule référence que j’ai ,c’est le Grand Trail des Templiers où j’ai réussi à rentrer tout ce qu’il fallait, coupe-vent, nourriture et poudre pour plus de 12 heures, frontale Petzl Nao, trousse de secours et flasque de secours dans mon 8 litres.

Des poches et encore des poches !!!

A l’intérieur de la poche arrière, plein de rangements!!!

Dans les deux poches avant, destinées à y mettre des soft flask, je mets carrément mes énormes bidons 750 ml à pipette de Raidlight. Chose qui est impossible avec mon Responsiv de la même marque. Aucun problème de stabilité et aucune gêne même en arpentant les rochers du massif des 3 pignons. Du coup, je me dis que, par forte chaleur, disposer de 1,5l devant, sans avoir besoin d’une flasque de secours, est de nouveau une option. J’utilisais ces bidons avec mon Olmo 12 litres avant. Il faut dire que, même si j’adore les flasques souples, j’ai trop de problème de fragilité avec celles-ci. En plus, un rapide test sur une sortie avec mes Eazyflask Raidlight 600 ml à pipette et je me retrouve avec le même problème que lors de mon test du Responsiv : quand la flasque commence à se vider, la pipette balance quand on court. J’avais cousu des lanières élastiques pour la maintenir contre la bretelles; idée reprise en standard par Raidlight sur les nouvelles versions. Oxsitis ne vendant pas de flasques à pipette longue, mais seulement des bidons durs équipés d’un système équivalent, ce n’est surement pas un problème qu’ils ont eu à adresser. Bien sur, je n’ai pas de problème avec les softflask Salomon 500ml. Oxsitis vend d’ailleurs des flasques de 500ml équivalentes, non fournies avec le sac.

On laisse tomber les flasques à pipette de la marque concurrente. Ca ballotte trop.

On laisse tomber les flasques à pipette de la marque concurrente. Ca ballotte trop quand ça se vide.

Pour être complet, je teste également avec une Eazyflask de 350 ml et je n’ai aucun problème.

Rangements : le point fort de la marque

Une des particularités que j’aime sur mon vieux sac Olmo, mais qui est presque encore plus un atout chez Oxsitis, c’est la profusion de rangements pratiques. J’avais déjà pu voir ça sur l’Hydragon 17 litres, très apprécié de pas mal d’amis ultra-traileurs, bourrés de petites poches à l’intérieur et à l’extérieur.

Avec une grand poche pour waterbag, deux poches de rangement, où je case les affaires de secours, les papiers et les accessoires,  et un grand espace pour mettre les sacs de nourriture et les fringues, mon sac est un modèle d’optimisation. Quand j’ai besoin de trouver quelques chose, dans la panique d’un ravito, j’apprécie vraiment. C’est un défaut de mon habituel gilet Responsiv, il n’a qu’une grande poche arrière.

Gel, bidon 750ml et appareil photo baroudeur, tout à portée de main pendant la course.

Gel, bidon 750ml et appareil photo baroudeur, tout à portée de main pendant la course.

Pour ce qui est de l’avant, hors poches pour les bidons, il y a un poche mesh de chaque côté, un autre poche filet sur une bretelle et la poche « smartphone » à zip étanche. Sur celle-ci, on a un trou sur le haut de la bretelle pour laisser passer un cable d’écouteur. Pour ce qui est dudit smartphone, les tailles de type « fablets », comme l’iPhone 6S Plus,  sont trop grandes. Mon iPhone 6 rentre parfaitement mais sans coque de protection. Si je choisis de le mettre là, vu qu’il est en contact avec le mesh intérieur, il prendra l’humidité corporelle venant de l’intérieur. Donc un petit sachet étanche est conseillé. De toute façon, je mets tout dans des sacs étanches de type ziplock. Personnellement, je n’ai pas besoin du smartphone quand je cours. Il est bien rangé et protégé dans la poche arrière. Pour les photos, mon fidèle Olympus Tough TG-3 se glisse parfaitement dans une des poches mesh au dessus des bidons. Le reste c’est pour y mettre des gels, des gommes et des barres.

Les smartphone/fablet 5,5 pouces ne rentrent pas vraiment dans la poche étanche prévue ...

Les smartphone/fablet 5,5 pouces ne rentrent pas vraiment dans la poche étanche prévue …

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… l’iPhone 6/6S, et ses 4,7 pouces, rentre parfaitement mais sans coque de protection.

Il me reste à caser les bâtons. Mes 3 brins. Sur la version du sac que j’ai, ce n’était pas le cas sur les premières, Oxsitis propose un système de fixation original. Concrètement, la lanière élastique réglable permet d’attacher ses bâtons sur l’avant du sac. Un de chaque côté. Sur le coup, avoir les bâtons devant m’a un peu gêné. J’ai donc essayé de les enfoncer plus ou moins, ayant peur de deux choses : dans un sens, trop sur l’avant, je pourrais me les prendre dieu sait où en cas de chute. Dans l’autre, trop vers l’arrière, j’ai peur de frotter avec les mouvements de bras. Ce qui sur plusieurs heures pourrait m’irriter. Mais en fait, j’arrive à trouver une position assez vers l’arrière et le bas où je les oublie. Cela reste délicat de les sortir et les remettre dans les lanières en pleine course, mais avec le coup de main, plus besoin d’enlever son sac.

C’est parti.

Là par exemple, les bâtons étaient un peu haut. En les baissant, j'étais moins gêné.

Là, par exemple, les bâtons étaient un peu haut. En les baissant, j’étais moins gêné.

Solide ?

Les sacs Oxsitis utilisent un tissus à base de nylon appelé Ripstop. Ce tissus étanche et léger, sensé être très résistant, est utilisé en voilerie, pour les spis. Bon, cela inspire confiance. Bien sur, il faut savoir raison garder. Et un contact « un peu violent » (euphémisme) avec un rocher à Fontainebleau crée une petit déchirure sur la poche arrière. Arghhhh … il va falloir que je présente mes excuses quand je vais le rendre dans cet état. Ceci dit, on va dire, pour être poli, que c’était un cas un peu limite.

Pour ce qui est de l’étanchéité, n’ayant pas vraiment couru sous la pluie, je fais confiance à mes amis qui ont utilisé ce modèle sur des trails, dans toute circonstance. Pas de problème. La grande poche arrière est fermé par un zip étanche. Cela me change de la poche ouverte au quatre vents du Responsiv.

Le match Raidlight vs Oxsitis

Je ne parle que de comparer les sacs bien sur. Au niveau sportif, les deux marques ont aujourd’hui des teams de trail au plus haut niveau. Et en plus deux de mes traileuses préférées sont chacun dans une des teams : Nathalie Mauclair chez Raidlight et Anne-Lise Rousset chez Oxsitis. Mais revenons donc au sujet. Vu le positionnement en gamme et prix proche des deux modèles, autant y aller franco.

Pour l’ajustement micrométrique et une utilisation avec les Eazyflask de la marque, le Raidlight Responsiv 8l a bien sur l’avantage. Son inconvénient majeur étant l’absence de poche fermée étanche et de compartiment dédié à une poche à eau (voir le test)

L’Hydragon Pulse 7l  est, à l’inverse, beaucoup plus étanche. Il dispose de plus de rangement et est meilleur pour une poche à eau, tout en restant compatible avec des bidons ou des flasques.

Les deux sont très légers, stables, respirants et confortables sur plusieurs heures. Pour l’attache des bâtons, tout est affaire de gout. Chez Oxsitis, on peut se passer d’enlever son sac pour les ranger ou les sortir, mais la sangle élastique du bas rend la chose un peu difficile. Chez Raidlight, l’attache dans le dos se fait ou se défait en quelques secondes, grâce à deux sangles clippées.

Après, Raidlight vient de sortir une nouvelle gamme de sac-gilet Ultra Vest Olmo, moins chère que le Responsiv « made in France », à surveiller.

Conclusion

J’ai adoré ce sac. Bien sur, si on doit mettre plus de vêtements, 7 litres seront trop petits pour un trail un peu long. Surtout si vous utilisez une poche à eau dorsale qui prend forcément une grosse partie du volume. Mais pour un trail ou un ultra avec possibilité de drop bag ou d’assistance, il permet de voyager « léger mais pas trop ».

Petit test avec le matériel obligatoire pour l'EDF Cenis Tour et recommandé pour la montagne

Petit test avec le matériel obligatoire pour l’EDF Cenis Tour et recommandé pour la montagne

.. et voilà !!!

.. et voilà !!!

J’ai réussi à entrer tout le matériel obligatoire et les vêtements chauds recommandés pour mon trail à Val Cenis. Bon, le fait que la taille M soit limite pour moi fait que tout devient trop serré avec le sac gonflé. J’ai peur que ça ne gêne. Tant pis pour Val Cenis. Mais avec la taille au dessus, je partais sans hésiter.

J’ai apprécié les nombreuses poches, son attache bâton et le fait que je puisse y mettre mes bidons 750 ml, tout en bénéficiant d’un vrai gilet et pas d’un sac qui va bouger et m’irriter. Pour l’instant, le coup de coeur est total. Un gilet super-léger avec autant de rangements pratiques, cela reste un des meilleurs que j’ai pu voir en rayon. J’en suis à me dire que je pourrais peut-être faire une infidélité à mon gilet fétiche, à condition de prendre la taille L.

A 120€ prix public, on est dans les standards pour cette grande qualité. Je n’ai vu aucun défaut majeur à ce sac. Ni aucune faute de conception. Tout ça sans jamais sacrifier la légèreté.

En plus, en cherchant bien, on le trouve bien en dessous de ce prix actuellement.

Je découvre, avec ce sac, cette sympathique marque française, même si le sac est fabriqué en Asie, comme toujours. Oxsitis fait preuve d’un esprit d’innovation appréciable. Je comprends pourquoi on la voit souvent dans les courses. Je pense que je vais continuer à découvrir ayant envie de tester leur mélangeur pour boisson, un système qui permet de ne mélanger leur gel liquide qu’au moment où l’on boit, l’eau de la poche restant plate.

Les plus

  • Léger et confortable une fois bien ajusté.
  • Excellente respirabilité, testée par plus de 30°C sur 5 heures.
  • Profusion de poches et de rangements.
  • Poche arrière étanche. Zips étanches.
  • Un vrai gilet respirant.
  • Les attaches bâtons devant pour ne plus avoir à enlever son sac pour les ranger.
  • Compatible avec des bidons durs jusqu’à 750 ml ou des flasques 500 ml sans pipettes.

Les moins

  • On peut ne pas être fan des deux coloris de la gamme actuelle.
  • Les flasques avec pipette longue, type Raidlight Eazyflask, balance trop quand elle commence à se vider. En même temps, la marque Oxsitis n’en vend pas.
  • Toutes les poches à eau ne seront pas faciles à utiliser. Il faut privilégier celle de la marque Oxsitis.
  • Cela reste un produit haut de gamme, le prix est donc élevé. Le rapport qualité-prix reste excellent mai on peut se poser des questions sur le prix de ce type de matériel. Surtout au moment où Kalenji sort un sac-gilet de trail à 34,50€ (qui n’est pas fait pour les flasques à l’avant).
  • La petite bête : quand je mets ma ceinture cardio, elle est trop près d’une des sangles ventrale et c’est gênant.

Chez notre partenaire d’affiliation i-Run, vous trouverez l’Oxsitis Hydragon Pulse 7l actuellement à 96€ (par ici) ou 120€ avec une poche de 1 litre.

Pour plus d’informations, voir le site de la marque.

5 Comments on “[Test/Sac trail] Oxsitis Hydragon Pulse 7l – un sans-faute ?

  1. Pingback: [Test/Sac trail] Gilet Raidlight Responsiv 8l | Endomorfun

  2. Bonjour,

    Merci beaucoup pour ce type d’article très complet!! Tous les détails y sont!!
    Je suis pour ma part en pleine réflexion pour mon premier ultra (105 km) et sur la taille du sac. Je suis assez séduit par la marque Oxsitis mais j’hésite sur la contenance entre celle que vous présentez et celle du dessus.

    Qu’en pensez vous?

    • Bonjour,
      Difficile de répondre à ça. Je ne suis pas un spécialiste des ultras qui plus est. Cela dépend de la configuration de la course. Y-a-t-il une liste de matos obligatoire ? Est-ce de la haute montagne (vêtements de rechange à prévoir ?) ? Avez-vous une assistance ? Un Drop bag est-il possible à un moment du parcours ? Comptez -vous plus sur les ravitos ou votre propre nourriture ? On voit de tout au départ des ultras. Personnellement, sur un 100 km (Endurance Trail) de moyenne montagne sans assistance et avec beau temps prévu, mon 15 l Raidlight était presque trop grand.

  3. Ce n’est pas de la montagne (Bourgogne) mais sans drop bag et prévu fin mai…. Je crois que je vais opter pour un 13L…. Environ. Reste à trouver la bonne marque!! Un conseil ?

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